Sevrage tabagique, où en sommes-nous ?
Plus que jamais la réduction du tabagisme est un objectif important en France, pays qui compte
encore plus de 30 % de fumeurs quotidiens âgés de 15 à 75 ans, soit 13 millions de personnes.
De l’importance du sevrage tabagique dans notre pays
D’autres pays, comme l’Angleterre et l’Australie ne comptent plus que 22 % et 16 % de fumeurs dans
une classe d’âge identique. Ils ont obtenu cette baisse de la consommation tabagique en mettant en place les recommandations de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) de l’OMS (interdiction totale de la publicité, avertissements sanitaires sur les paquets, augmentation des taxes, aide à l’arrêt…). La France a ratifié la CCLAT en 2004 mais elle est en retard dans l’application de certains points, notamment l’aide à l’arrêt du tabac avec implication plus forte du corps médical et l’augmentation des taxes des produits du tabac.
*Sources : HAS 2014 ; Plan cancer 2014-2019 ; Les cancers en France en 2014 L’essentiel des faits et des chiffres, INCa, 2014.</
Zoom sur les effets positifs du sevrage :
Les bénéfices de l’arrêt du tabagisme sont importants en termes de mortalité comme de morbidité pour l’ensemble des maladies liées au tabac. Premières améliorations : 8 heures après la dernière cigarette, le taux de monoxyde de carbone est divisé par 2 ; 24 h après les poumons commencent à évacuer le mucus et les résidus de fumée ; 72 h après, respirer devient plus facile. Réduction de la mortalité, en particulier liée aux pathologies cardio-vasculaires ou aux cancers broncho-pulmonaires :
• Au bout d’1 an d’arrêt, le risque d’infarctus du myocarde est diminué de moitié,
• Au bout de 5 ans, le risque d’infarctus du myocarde devient équivalent à celui d’un non fumeur et le risque de cancer du poumon est divisé par 2.
Il est toujours bénéfique d’arrêter !
A RETENIR
Les chiffres du tabagisme :
– Le tabac tue un fumeur régulier sur deux
– Le tabac fait perdre 20 à 25 % d’espérance de vie
– 2 fumeurs sur 3 souhaitent arrêter de fumer
Nouvelles recommandations HAS (Haute Autorité de Santé) sur le sevrage tabagique
En 2014, la HAS a publié de nouvelles recommandations de bonnes pratiques pour le sevrage tabagique. Elle recommande un renforcement des pratiques des professionnels de santé, notamment des médecins généralistes qui doivent faire un dépistage de la consommation de tabac auprès de tous les patients ainsi que donner un conseil d’arrêt systématique. Pour la HAS, le médecin généraliste est le professionnel clé pour concrétiser le souhait d’arrêter de fumer des fumeurs, les accompagner, les soutenir et empêcher les rechutes. Ce suivi doit faire l’objet de consultations dédiées permettant de délivrer un soutien psychologique, des conseils personnalisés et un suivi médical, conditions d’une plus grande réussite. En ce qui concerne les recommandations d’usage, la HAS recommande d’associer l’accompagnement psychologique du fumeur à des traitements à base de nicotine en première intention et de réserver les médicaments varénicline et bupropion en deuxième intention. La HAS ne recommande pas l’usage de la cigarette électronique pour arrêter de fumer mais considère que son utilisation temporaire par le fumeur qui souhaite arrêter de fumer ne doit pas être déconseillée. Enfin, les méthodes alternatives (comme l’acupuncture) qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ne doivent pas être découragées si le fumeur les juge utile dans sa démarche d’arrêt en complément des méthodes recommandées.