Les consultations pour asthme aigu aux urgences correspondent à une perte de contrôle des symptômes d’asthme de manière très aiguë sur quelques heures ou sur quelques jours à quelques semaines. Cette dégradation progressive du contrôle correspond à ce qu’on appelle une exacerbation ou une poussée d’asthme…
Quelles sont les différentes causes de ces exacerbations?
Dr Gilles Garcia : « la plupart du temps les consultations aux urgences s’expliquent par une dégradation progressive des symptômes de l’asthme liée le plus souvent à une mauvaise observance thérapeutique : soit les patients ne prennent pas leur traitement de fond soit ils ne le prennent pas correctement (la bonne technique d’inhalation des supports inhalés est indispensable). C’est la cause principale de recours aux services d’urgence. Les exacerbations de l’asthme peuvent être aussi secondaires à une infection virale ORL. La présence du virus entraîne une réaction uniquement in ammatoire, et non bactérienne, au niveau des bronches. Un asthme stable peut également être déstabilisé par une infection bactérienne respiratoire, une exposition à des allergènes ou un contexte professionnel… »
Cela est-il aussi le fait d’une éducation thérapeutique insuffisante du patient?
Dr Gilles Garcia : «L’éducation thérapeutique du patient est un élément fondamental de la prise en charge du patient asthmatique. Plus la personne asthmatique a de connaissances plus elle en a le contrôle et moins elle a de risques d’avoir recours aux urgences. La connaissance de la maladie et de ses traitements permet aux patients asthmatiques de reconnaître les symptômes, et leur éventuelle gravité, de mieux maîtriser une situation de crise d’asthme. Elle donne également l’espoir d’une meilleure observance. »
On note également des variations saisonnières de recours aux soins en urgence.
Comment prévenir le recours aux urgences lié aux exacerbations saisonnières?
Dr Gilles Garcia : «Il est important que la personne asthmatique sache quelle est la période pendant laquelle elle va moins bien. Savoir quand il peut y avoir des symptômes permet d’anticiper. C’est notamment le cas pour les exacerbations fréquentes chez les enfants lors de la rentrée des classes et qui ont pour origine les infections virales. Lorsqu’il y a une ou des allergie(s) saisonnière(s) il est possible de mettre en place des traitements de courte durée: par exemple, de mars à juin en cas d’allergie aux pollens. »