Hypoxie et poumon
Questions à Mme Morgane Didier
(Lauréate Canto e Soffio – Promotion Isabelle Tillie-Leblond)
Hypoxie & Poumon, Unité F.de Recherche et de Santé,
Médecine et Biologie Humaine (SMBH), Paris 13, Bobigny
« Un projet qui peut conduire à une amélioration dans la prise en charge de patients atteints de fibrose pulmonaire. »
Pouvez-vous nous faire un résumé de votre projet ?
Mon projet de Master 2 visait à identifier un éventuel effet aggravant sur la fibrose pulmonaire idiopathique ou FPI -maladie rare mais au pronostic sombre- des épisodes répétés de baisse de l’oxygène dans le sang (hypoxie) survenant de façon intermittente qui caractérisent le syndrome d’apnées du sommeil (SAOS).
Quels étaient les objectifs de ce projet ?
L’idée était de tester sur un modèle animal notre hypothèse de départ, à savoir que l’hypoxie intermittente induite par le SAOS pourrait aggraver la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Plusieurs études récentes, notamment américaines, ainsi que l’étude française de cohorte COFI coordonnée par le Pr Dominique Valeyre ont en effet montré qu’il existe un fort taux de SAOS chez les patients ayant une FPI et cela dès le diagnostic de cette maladie. Il est important de savoir si le SAOS peut aggraver le phénomène de fibrose pulmonaire car il existe un traitement efficace du syndrome d’apnées du sommeil, la ventilation nocturne en pression positive continue.
Quels sont vos résultats après un an de recherche ?
Nous avons montré grâce à un modèle animal que les souris souffrant d’une fibrose pulmonaire provoquée par une injection de bléomycine et exposées à de l’hypoxie intermittente avaient une fibrose plus sévère que celles n’ayant pas été exposées à l’hypoxie. Le laboratoire au sein duquel j’ai travaillé, va poursuivre ce travail de Recherche, afin de décrire les mécanismes impliqués dans ce phénomène. C’est un projet à long terme.
Quelles pourraient être les applications pratiques ?
Dans un second temps, il sera important d’étudier chez les patients atteints de FPI, l’impact d’un dépistage plus systématique du SAOS et du traitement des apnées sur l’évolution de la fibrose. Cela n’est pas négligeable car aujourd’hui, nous sommes encore, bien souvent, assez démunis en matière de traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique.
Projet développé suite à l’appel d’offres du Fonds de Recherche en Santé Respiratoire (FRSR) 2013.
Mis à jour le mercredi 17 octobre 2018