Quand respirer devient une souffrance, rien d’autre n’a plus d’importance…
Les maladies respiratoires sont nombreuses, leurs mécanismes sont très divers, elles relèvent
de stratégies thérapeutiques extrêmement variées. Ceci explique que la discipline médicale qui s’occupe de ces maladies, la pneumologie, fasse partie des spécialités les plus diversifiées au regard de la recherche, de la pratique, et de la communication.
Pourtant, toutes les maladies respiratoires ont un point commun : elles sont à l’origine de ce même symptôme qu’est l’essoufflement, le manque de souffle, l’étouffement. En langage médical, on parle de « dyspnée », littéralement « respiration difficile ». Ce terme technique, un peu froid comme tous les termes techniques, ne rend pas un juste compte de la réalité « humaine » : pour les patients qui l’éprouvent, le mot qui décrit le mieux la « dyspnée » est celui de « souffrance ». Cette souffrance est physique.
Elle est aussi psychologique, la difficulté à respirer étant toujours associée à l’anxiété, voire à la peur, à la peur de mourir. Elle limite les capacités d’exercice, rendant parfois insupportables les actions les plus anodines. Elle envahit la pensée, au point que plus rien ne peut avoir d’intérêt ou d’importance. A l’anxiété et à la peur s’associent vite le désinvestissement et la dépression, et la qualité de vie s’amenuise.
Tous ces éléments rapprochent la « dyspnée » de la douleur, et justifient pleinement l’utilisation du terme de « souffrance respiratoire » pour désigner la dyspnée, aiguë ou chronique. Mais la souffrance respiratoire est encore pire que la douleur, qui même intense est rarement perçue comme une menace vitale, et qui, surtout, est facilement comprise des autres.